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Ce que l'affaire Nordahl LELANDAIS nous révèle sur les avocats !

 

 

Mots clefs : Affaire maelys ; nordhal lelandais ; crime ; assassinat ; disparition ; alain jakubowicz ; droit pénal ; fait divers

 

Le mercredi 14 février 2018 à 18 heures 18, Me Alain JAKUBOWICZ s'exprimait solennellement en conférence de presse.

 

Sans coup férir, il évoquait l'incroyable rebondissement médiatique et juridique qui éclaboussait son client, Nordhal LELANDAIS, dans le dossier de la disparition de la petite Maeylis.

 

Ainsi, nous apprenions (par une énième violation du secret de l'instruction !) que l'Adn de la petite Maeylis avait été retrouvé dans le coffre du véhicule de cet homme.

 

Confronté à cette révélation assourdissante, Me JAKUBOWICZ n'avait d'autre choix que de pousser son client à dire la vérité, à dire ce qu'il s'avait.

 

Cette conférence de presse, qui par sa retenue et sa sincérité marquera d'une trace indélébile l'histoire judiciaire, met en lumière la sempiternelle question posée aux auxiliaires de justice :

 

L'avocat est-il réellement le mercenaire de son client ?

 

L'intervention de cet éminent confrère aura au moins eu le mérite de battre en brèche ce présupposé populaire.

 

Certes, l'avocat est au service de son client qui le rémunère en contrepartie.

 

Néanmoins, cette rémunération n'est pas ipso facto synonyme de jusqu'au-boutisme.

 

En clair, si l'avocat et le client ne sont pas d'accord ou plus d'accord sur la stratégie de défense à adopter devant une Cour ou un Tribunal, leur relation doit s'arrêter là.

 

Me JAKUBOWICZ le dira sans équivoque lors de son allocution devant les journalistes : " (…) Ce n'est pas le rôle d'un avocat de soutenir l'insoutenable ! (…) ".

 

Ainsi, l'avocat doit défendre son client à l'aune du dossier qu'on lui présente et uniquement sous ce prisme là.

 

Si le dossier est accablant pour notre client (adn, trace de poudre sur les mains, pas d'alibi...) et que ce dernier continue en dépit du bon sens à clamer son innocence, alors il devra trouver un autre défenseur.

 

Telle est ma conception des choses.

 

Si ce que lui raconte le client est conforme aux éléments du dossier ou paraît tout à fait crédible , il n'y a rien à redire. 

 

L'avocat qui l'assiste doit alors faire montre d'une combativité toute particulière afin de sortir son client de l'ornière. Jour et nuit s'il le faut !

 

Voilà exactement où se trouve le débat. Toutes les autres questions sont annexes et manifestement périphériques.

 

Combien de fois ai-je entendu : " Maître comment vous faîtes pour défendre un criminel ? ".

 

La réponse est assez simple et toujours la même en réalité : " Tout dépend du dossier Monsieur ! " .

 

Parce que par principe, le citoyen ordinaire doit avoir la certitude qu'il ne peut être inquiété par la justice sans raison valable.

 

Et ces raisons sont des raisons juridiques, objectives, que l'on appelle des charges précises et/ou concordantes.

 

L'Etat de droit n'est qu'à ce prix.

 

Dans l'affaire Maeylis, le dossier présentait de nombreuses incohérences (selon la défense) jusqu'à ce que nous apprenions que le sang de cette petite fille avait été retrouvé dans le coffre du véhicule de Nordhal LELANDAIS.

 

Jusqu'à cet instant, tout était encore possible, à savoir un Nordahl LELANDAIS innocent. 

 

Me JAKUBOWICZ clamait donc le respect de la présomption d'innocence de son client et cela est tout à fait normal !

 

Dès lors que la culpabilité de son client n'était plus contestable, il l'a orienté vers des aveux, car l'avocat n'est pas un mercenaire, juste un auxiliaire de justice.

 

Chers amis, je vous laisse sur cette délicieuse phrase de mon éminent confrère Eric DUPOND MORETTI : " Je peux défendre un révisionniste mais je ne défendrai jamais le révisionnisme. "

 

Je crois que tout est dit n'est-ce pas ?

 

Votre bien dévoué, 

 

Nicolas PAGANELLI,

Avocat au Barreau de Seine-Saint-Denis